Aujourd’hui, c’est la journée mondiale pour un Internet plus sûr (Safer Internet Day en anglais).
Le thème de cette année est « ensemble pour un meilleur internet ». Si cet événement est surtout dédié à la sensibilisation des enfants, il invite tous les acteurs petits ou grands à prendre part à différents projets afin de tenter de maîtriser et de prévenir les risques d’Internet. Cybercriminalité, escroquerie en tout genre et puis maintenant fakenews, tout le monde , notamment les entreprises, est concerné.
Un internet plus sur au cœur de l’enjeu digital pour les entreprises
D’après l’INSEE en 2021, un internaute sur deux a vu au moins une infox, une information qu’il juge fausse ou peu fiable. Les utilisateurs d’Internet sont aussi confrontés à des pratiques malveillantes en ligne : en 2019, 43 % des internautes ont reçu un message les invitant à se connecter à un site internet frauduleux.
Une fakenews peut provenir d’un (terrible) concurrent mais également (et même le plus souvent) de social bots, des faux profils qui automatisent l’envoi en masse de contenus sans faire fi de la qualité du message transmis. Ces derniers sont l’apanage de Twitter, et prennent une dimension plus grande lorsqu’ils sont repris par erreur par des journalistes, abîmant au passage la réputation de l’entreprise.
Selon une étude réalisée par trois chercheurs de la célèbre université MIT, les fake news circuleraient six fois plus vite que les vraies informations sur Twitter. Cette étude porte sur l’analyse de 126 000 informations partagées plus de 4,5 millions de fois sur Twitter par 3 millions de personnes pendant la période 2004 et 2017. (Dynamique Mag)
Cela en dit long sur la nature des informations qu’on peut trouver sur le net et sur la capacité des personnes à la vérifier.
Si les plus connues et présentées dans les Medias, sur les réseaux sociaux, sont très souvent des deepfake politiques, les entreprises ne sont pas en reste. Très récemment, la marque Bonduelle a été victime d’une fake news ; Le 30 décembre 2022, sur les réseaux sociaux russes, ont circulé des images d’un militaire tenant un carton de boites de conserve Bonduelle avec une carte de vœux et ce message: « Cher soldat, bonne année ! Nous vous souhaitons le meilleur et une victoire rapide ! ». Dès le lendemain, Bonduelle, qui a toujours une activité en Russie, a démenti avoir livré des conserves à l’armée russe. Le groupe dénonce « un faux grossier » (LSA). Sans avoir l’origine de l’infox, le partage de cette image, suivie par un appel au boycott impacte fortement l’image de l’entreprise.
Quelques astuces pour fiabiliser l’information sans outil
En tant qu’expert de la recherche d’informations (depuis 10 joyeuses années déjà), voici quelques questions simples pour évaluer la pertinence et la fiabilité d’une information.
- Quelle est la date de la publication ? l’information a une durée de vie. Sur Internet pourtant des données sont sans cesse réutiliser comme si elles dataient du jour même. Remonter à l’origine de l’information est un bon moyen d’éviter le piège. Et puis, avoir la date exacte permet de remettre dans le contexte les informations obtenues.
- Qui est l’auteur ? Qui a rédigé ce contenu ? Une institution ? Une organisation neutre ou un influenceur rémunéré, un lobbyiste qui défend les intérêts de ses clients, une entreprise qui présente seulement les avantages de son produit. En identifiant clairement l’origine de l’information, on peut valider la légitimité et l’objectivité de son auteur.
- L’information présente-t-elle des incohérences ? La mise en perspective d’informations avec d’autres n’a pas toujours de sens. Les grandes figures de style et les grands chiffres soit disant partagés par tous sont une mécanique connue pour poser un contexte véridique avant d’énoncer de fausses informations. Les premières cherchant à crédibiliser les secondes. Tous les détails doivent être analysés. Le rédactionnel, le ton employé sont aussi des indicateurs utiles.
Et si l’intelligence artificielle aide le langage naturel, ChatGPT ne va pas régler tous les problèmes de cohérence et de légitimité des auteurs. Soyez prudent ! Plusieurs sites visent à dénoncer les HOAX qui circulent (infos-jeunes.fr) et sont intéressants à suivre, même s’ils n’ont pas la capacité à toutes les traiter.
Rester sur vos gardes, ayez toujours la question « pourquoi » en tête et vous arriverez à en détecter. La confiance n’empêche pas le contrôle !
Et vous, quelle est la fakenews qui vous a le plus marquée ?
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